L'HISTOIRE DE LA CATASTROPHE DE CHERNOBYL
L’HISTOIRE DE LA CATASTROPHE DE CHERNOBYL

Il a longtemps disparu dans l’histoire de l’URSS. Au cours des annĂ©es 70 de son existence dans la mĂ©moire des citoyens soviĂ©tiques, il a laissĂ© divers souvenirs, dont les plus emblĂ©matiques restent aujourd’hui: la victoire dans la Seconde guerre mondiale, le vol du premier homme dans l’espace et l’accident de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl.

Chacun de ces Ă©vĂ©nements est une Ă©poque entière. Le temps, les Ă©vĂ©nements, les circonstances nous font avancer, laissant derrière nous des expĂ©riences historiques et de la vie. La tâche humaine commune est d’apprendre les leçons nĂ©cessaires de sa propre histoire, en premier lieu de ces Ă©vĂ©nements dont le prix est la vie humaine.

Catastrophes nuclĂ©aires de l’URSS

Peu de gens savent que dans toute l’histoire de soixante-dix ans en URSS, il y avait non seulement une catastrophe nuclĂ©aire, mais il y en avait trois.

Le premier a eu lieu Ă  l’automne de 1957 Ă  Chelyabinsk-40, maintenant c’est Ozersk. A cette Ă©poque, il y avait une explosion d’un conteneur sur un dĂ©pĂ´t de dĂ©chets radioactifs, Ă  la suite de laquelle un nuage radioactif a Ă©tĂ© couvert d’environ 20 000 km carrĂ©s. Une partie de ce territoire reste inhabitable jusqu’Ă  prĂ©sent.

La deuxième catastrophe a Ă©tĂ© l’explosion en aoĂ»t 1985 d’un rĂ©acteur nuclĂ©aire sur le navire nuclĂ©aire sous-marin K-431, situĂ© Ă  30-40 kilomètres de Vladivostok dans la baie de Chazhma. Cet accident nuclĂ©aire est considĂ©rĂ© comme l’un des plus importants de l’histoire de la marine soviĂ©tique. De toute Ă©vidence, que le “sceau du secret strict ” n’a pas permis d’en tirer des leçons.

La troisième, après un peu plus de six mois, une autre sinistre catastrophe nuclĂ©aire s’est produite Ă  la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl, qui sera destinĂ©e Ă  devenir la plus grande catastrophe Ă©cologique et technologique du XXe siècle. Selon l’Ă©chelle internationale des accidents nuclĂ©aires, elle est classĂ©e au septième niveau de danger maximum.

Comme on le sait dĂ©jĂ , une chaĂ®ne de dĂ©fauts techniques dans la conception du rĂ©acteur, ainsi qu’une sĂ©rie d’erreurs d’opĂ©rateurs en service au moment de la tragĂ©die, ont provoquĂ© l’explosion de la 4ème unitĂ© Ă  Tchernobyl.

La sĂ©rie d’Ă©vĂ©nements qui ont entraĂ®nĂ© les actions des opĂ©rateurs est connue avec une prĂ©cision de seconde. Elle a provoquĂ© une rĂ©action en chaĂ®ne spontanĂ©e qui a servi d’explosion. Le nuage de substances radioactives qui s’est envolĂ© dans l’atmosphère a non seulement recouvert presque toute l’Europe, mais a Ă©galement atteint l’AmĂ©rique en dix jours.

Les mesures de liquidation des consĂ©quences de la catastrophe de Tchernobyl ont durĂ© des dĂ©cennies.  Aujourd’hui, certains documents sur l’accident, auparavant classĂ©s par services spĂ©ciaux, sont devenus disponibles dans le monde. Sur leur base nous pouvons affirmer avec certitude qu’en plus de l’Ă©norme quantitĂ© de substances radioactives libĂ©rĂ©es dans l’atmosphère, un autre isotope nocif Ă  Tchernobyl s’est Ă©chappĂ© de la gorge du rĂ©acteur-un mensonge qui a Ă©tĂ© la principale source des reprĂ©sentants des dirigeants soviĂ©tiques de l’Ă©poque.

Ce n’est que deux jours plus tard que l’URSS a Ă©tĂ© obligĂ©e de reconnaĂ®tre le fait de l’accident de Tchernobyl, et mĂŞme grâce Ă  la diplomatie suĂ©doise persistante, dont les reprĂ©sentants ont menacĂ© l’Ă©tat soviĂ©tique d’un acte “d’exĂ©cution publique dans le cadre de l’isolement international».

La Suède ne connaissait pas et ne comprenait pas l’ampleur rĂ©elle de la catastrophe de Tchernobyl. Par consĂ©quent, craignant pour la vie de ses employĂ©s, elle a dĂ» Ă©vacuer plus de 600 de ses employĂ©s de Forsmar. Et cela dans le contexte du fait que les habitants de Pripyat Ă  ce moment-lĂ  marchaient en toute sĂ©curitĂ© dans les rues, respiraient de l’air radioactif, et seulement deux jours après la tragĂ©die ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s.

Une vraie affaire pour de vraies personnes

Aujourd’hui l’histoire de Tchernobyl n’est pas seulement une chaĂ®ne chronologique des Ă©vĂ©nements qui ont conduit Ă  la catastrophe. C’est, y compris, le sort des liquidateurs qui ont donnĂ© au poste de combat le plus cher-leur vie.

Ce sont des histoires de mĂ©decins et de personnel mĂ©dical qui s’exposent Ă  chaque minute Ă  des risques, des histoires de colons de Pripyat et des villages voisins, des histoires de photographes et de journalistes qui filment une chronique historique sur l’accident et, par manque d’expĂ©rience, ont Ă©galement reçu de fortes doses de rayonnement. Et comment pourrait-il ĂŞtre autrement possible de filmer les images documentaires nĂ©cessaires, si ce n’est d’ĂŞtre au centre de l’enfer de ces Ă©vĂ©nements tragiques?

Peu de journalistes se sont rendus Ă  Tchernobyl pour la première fois après l’explosion. Après de voler avec  les scientifiques et les spĂ©cialistes au-dessus de cendres du rĂ©acteur explosĂ©, ils n’ont surtout pas pensĂ© Ă  ce qui les attendait Ă  leur retour chez eux.

Ă€ l’Ă©poque, la tâche principale de la rĂ©daction Ă©tait de prendre des photos qui deviendront l’histoire et montreront une image rĂ©elle de ce qui s’est passĂ©. Les journalistes des principales publications soviĂ©tiques admis Ă  une telle opĂ©ration–les gens ne sont pas simples, ils sont courageux, dĂ©sespĂ©rĂ©s, car accrocher dans un hĂ©licoptère Ă  seulement 25 mètres au–dessus de la bouche toxique du rĂ©acteur-il faut avoir du caractère.

Vladimir Itkin, Vladimir Repik, Valery Zufarov, Valery Demidetsky – ils Ă©taient exactement comme ça. MĂŞme en rĂ©alisant qu’ils ont «attrapé» une Ă©norme dose de rayonnement, ils ont quand mĂŞme fait des reportages photo, ont continuĂ© Ă  filmer. Aujourd’hui, leur travail professionnel est une chronique photographique de la tragĂ©die de Tchernobyl. Ce sont leurs photos qui ont fait le tour du monde, ce sont les premiers titres des mĂ©dias officiels qui leur appartiennent–«la plupart de tout Ă  la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl est l’admire le courage des gens, ils sont tous de vrais hĂ©ros».

Les mĂ©decins et le personnel mĂ©dical Ă©taient Ă©galement en première ligne. Professeur Angelina Guskova a rappelĂ© que seulement une heure après l’accident  elle a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© qu’il y avait une catastrophe impensable. Le signal Ă©tait les premiers signes de la maladie des radiations chez ceux qui ont commencĂ© Ă  ĂŞtre amenĂ©s d’urgence Ă  l’unitĂ© mĂ©dicale. «Ce ne sont pas seulement des brĂ»lures d’incendie, comme on nous l’avons dit tout d’abord, pas seulement une intoxication chimique», se souvient A.Guskova.

«Les mĂ©decins ont dĂ©clenchĂ© l’alarme en observant une rĂ©action typique similaire Ă  l’exposition aux rayonnements–vomissements, faiblesse, rougeur, diarrhĂ©e. D’abord apportĂ© 20 personnes, puis 80–et tous les mĂŞmes symptĂ´mes…Puis ils ont appris qu’il avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de demander de l’aide aux troupes de protection chimique. Il fallait Ă©valuer la situation radiologique. Des hĂ©licoptères sont arrivĂ©s pour aider Ă  Ă©teindre l’incendie de la centrale nuclĂ©aire. Ă€ la question-combien de personnes sont actuellement Ă  la station, ont appelĂ© le chiffre de plusieurs milliers de personnes. Et j’ai eu peur. Ils Ă©taient condamnĂ©s”.

…Les mĂ©decins ont aidĂ© tout le monde, avec chacun effectuĂ© le complexe nĂ©cessaire de mesures thĂ©rapeutiques et prĂ©ventives. Beaucoup ont rĂ©ussi Ă  sauver. Et bien qu’ils ne se considèrent pas comme des hĂ©ros, constatant que les vrais hĂ©ros ne sont pas eux, mais des liquidateurs. Ceux qui risquaient de sombrer dans la mine du rĂ©acteur qui avait explosĂ©, ceux qui nettoyaient le graphite radioactif, ceux qui traversaient les dĂ©combres en feu, dans l’espoir de trouver des gens lĂ -bas et de leur sauver la vie.

Ă€ diffĂ©rents stades de la liquidation des consĂ©quences de l’accident ont Ă©tĂ© impliquĂ©s:

• de 16 000 à 30 000 personnes de différents départements pour effectuer des travaux de décontamination;

• plus de 210 unitĂ©s militaires et bataillons totalisant 340 000 militaires, dont plus de 90 000 pendant la pĂ©riode la plus aiguĂ« d’avril Ă  dĂ©cembre 1986;

* 18 500 employĂ©s des services de l’intĂ©rieur; 

* plus de 7 000 laboratoires de radiologie et stations sanitaires;

* au total, environ 600 000 liquidateurs de toute l’EX-URSS ont participĂ© Ă  la lutte contre les incendies et au nettoyage.