Une personne ordinaire mène une vie simple. Pas différent du reste-étude, travail, famille. Une fois, il a choisi le métier de pompier pour lui-même-un travail très masculin et très difficile.
Discipline stricte, responsabilitĂ©, organisation, autodiscipline mĂŞme dans les petites choses, masculinitĂ© et sens de l’Ă©quipe-l’essentiel pour les pompiers. Le 26 avril 1986, ce sont ces gars-lĂ qui sont arrivĂ©s pour la première fois pour Ă©teindre l’incendie qui s’est produit Ă la quatrième unitĂ© de la central nuclĂ©aire de Tchernobyl.
Les langues de feu provoquĂ©es par l’explosion du rĂ©acteur nuclĂ©aire ont impitoyablement absorbĂ© tout sur leur passage, l’Ă©cran de fumĂ©e n’a pratiquement laissĂ© aucune chance de survie Ă ceux qui s’enfonçaient dans ses profondeurs. En prĂ©sentant tout cela, il devient Ă©vident que les options pour rester en vie dans de telles situations sont rĂ©duites Ă zĂ©ro.
Mais le mĂ©tier de pompier n’est pas pour les faibles. Par consĂ©quent, ils n’ont pas pensĂ© au danger ni au niveau mortel de contamination par les rayonnements qui se propageait partout.
HĂ©ros de Tchernobyl
Les pompiers en service, arrivĂ©s les uns après les autres sur les lieux de la catastrophe, ils sont allĂ©s combattre les Ă©lĂ©ments avec dĂ©vouement ne se rendant pas encore compte qu’ils assistaient Ă la catastrophe technologique la plus massive de l’histoire de l’humanitĂ©.
Qui Ă©taient ces gars intrĂ©pides des gardes d’incendie, qui sont arrivĂ©s les premiers sur le signal d’urgence du rĂ©partiteur sur les lieux de la tragĂ©die Ă la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl? Qu’ont-ils vĂ©cu après la catastrophe? Lequel d’entre eux a survĂ©cu, ce sont des unitĂ©s.
Vladimir Pravik
Le lieutenant Vladimir Pravik-hĂ©ros de Tchernobyl, a servi comme chef de la garde de la caserne de pompiers-2 du DĂ©partement des affaires intĂ©rieures. Il a Ă©tĂ© parmi les premiers Ă participer Ă l’extinction de l’incendie de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl. Le titre de hĂ©ros de l’Union soviĂ©tique a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă titre posthume.
Vladimir au moment de l’accident de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl avait 23 ans, il venait de devenir père-quelques semaines avant l’accident sa femme lui a donnĂ© une fille tant attendue.
Six minutes après l’explosion de Tchernobyl c’est sa garde de service, ainsi que l’unitĂ© du lieutenant V. Kibenka, qui se sont levĂ©s en premier et ont Ă©tĂ© dirigĂ©s vers le lieu de la catastrophe.
Voyant les flammes mortelles jaillir du toit en ruine du rĂ©acteur, il a instantanĂ©ment Ă©valuĂ© l’ampleur de la catastrophe. Le premier signalait la situation de risque d’incendie maximal, indiquant clairement qu’une assistance urgente Ă©tait nĂ©cessaire pour tous les gardes de toutes les unitĂ©s d’incendie Ă proximitĂ©.
Les flammes s’approchaient de la pièce oĂą se trouvaient plusieurs tonnes d’huile moteur. Vladimir s’est rendu compte qu’en quelques minutes toute la centrale nuclĂ©aire pouvait dĂ©coller avec toutes les unitĂ©s de puissance adjacentes. ImmĂ©diatement, il a concentrĂ© toutes les forces et les ressources de sa brigade pour Ă©teindre ce foyer d’incendie-il Ă©tait nĂ©cessaire, par tous les moyens, d’empĂŞcher les foyers de flammes de s’Ă©tendre.
Avant l’arrivĂ©e des renforts sa brigade s’est acquittĂ©e de sa tâche. Il est sorti de la flamme ardente Ă peine vivant. Cependant, il a Ă©tĂ© incapable d’éviter l’exposition Ă de fortes doses de rayonnement. Dans la clinique spĂ©cialisĂ©e oĂą il a Ă©tĂ© traitĂ©, il a rĂ©ussi Ă vivre après l’accident seulement deux semaines. Vladimir est dĂ©cĂ©dĂ© d’une maladie aiguĂ« des radiations dans la 6e hĂ´pital clinique de Moscou, deux jours après la cĂ©lĂ©bration du 9 Mai.
Victor Kibenok
Le lieutenant Victor Kibenok est un pompier hĂ©rĂ©ditaire, il a travaillĂ© dans la caserne de pompiers-2 pour protĂ©ger la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl. Il est arrivĂ© sur les lieux de l’accident 12 minutes après l’explosion. Il est mort le14 mai 1986 d’une maladie des radiations dans le 6ème hĂ´pital clinique de Moscou. Le titre de hĂ©ros de l’Union soviĂ©tique a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă posthume.
Sur les lieux de l’accident Victor a dirigĂ© l’Ă©quipe de renseignement des pompiers. La limite maximale de l’unitĂ© de rĂ©acteur Ă©tait de plus de 70 mètres. Mais dĂ©vouĂ© Ă son devoir professionnel, il marchait Ă travers des langues enflammĂ©es et des Ă©crans de fumĂ©e Ă tous les niveaux, y compris dans la salle des machines.
Dans ces conditions vingt minutes Ă©taient suffisantes pour recevoir une dose lĂ©tale de rayonnement. Les dosimètres n’ont pas rĂ©sistĂ© Ă la charge, ils n’ont pas Ă©tĂ© calculĂ©s pour de telles Ă©chelles d’Ă©missions de dĂ©chets radioactifs.
En tant que chef de la brigade de protection contre le gaz et la fumĂ©e, Victor a menĂ© une opĂ©ration de reconnaissance Ă l’Ă©picentre de la contamination par les rayonnements–dans la salle du rĂ©acteur. Ignorant le danger Ă©vident il montrait personnellement aux subordonnĂ©s comment remplir de leur devoir professionnel. Il a Ă©tĂ© le cerveau derrière ses collègues pour accomplir les tâches assignĂ©es.
Après avoir reçu une Ă©norme dose de rayonnement lors de l’extinction d’un incendie Ă la centrale de Tchernobyl, Victor est mort deux jours après la mort de son camarade de combat-Vladimir Pravik.
Leonid Telyatnikov
Le major du service intĂ©rieur Leonid Telyatnikov, hĂ©ros de l’Union soviĂ©tique a Ă©tĂ© nommĂ© en 1983 chef de la caserne de pompiers paramilitaire-2 pour la protection de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl.
Au moment de l’accident le spĂ©cialiste de la première classe L.Telyatnikov Ă©tait en vacances tarifaires, mais il n’a pas eu le temps de partir en vacances Ă l’extĂ©rieur de Pripyat. Il a Ă©galement Ă©tĂ© informĂ© de l’accident, il est arrivĂ© sur les lieux de la catastrophe peu après V.Kibenok et V.Pravik.
En tant que chef des pompiers dĂ©tachĂ©s Ă la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl, Leonid Telyatnikov a pris la direction des pompiers. Pendant l’extinction il est montĂ© plus d’une fois sur le toit du rĂ©acteur, mais la dernière fois qu’il ne pouvait plus descendre seul.
Après plus de trois heures passĂ©es au cĹ“ur de l’incendie, les signes d’une maladie aiguĂ« des radiations l’ont pratiquement emportĂ©. Il a reçu une forte dose d’exposition aux rayonnements, mais malgrĂ© les prĂ©visions dĂ©cevantes des mĂ©decins, il a survĂ©cu.
Après avoir subi le traitement le plus difficile Ă la clinique, il a continuĂ© Ă servir dans les troupes Internes. Après avoir pris sa retraite il a continuĂ© Ă s’intĂ©resser au sort des pompiers. Ă€ titre bĂ©nĂ©vole il a dirigĂ© la sociĂ©tĂ© d’incendie volontaire de Kiev.
L’Ă©toile du hĂ©ros, reçu pour l’Ă©limination des consĂ©quences de l’accident de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl il n’aimait pas annoncer, il Ă©tait une personne très fermĂ©e et un citoyen. Sa mort en 2004, lors de la scission de l’Ukraine en orange et blanc-bleu, est passĂ©e presque inaperçue.
Vasily Ignatenko
Commandant de la section 6 de la caserne de pompiers paramilitaire séparée 2-Vasily Ignatenko, sergent-chef du service intérieur.
Laissant sa femme Ă la maison, Ignatenko est arrivĂ© sur les lieux de l’accident parmi les premiers. Il a Ă©valuĂ© avec prĂ©cision la situation et a concentrĂ© les forces du personnel sur l’exĂ©cution des tâches nĂ©cessaires.
Tout d’abord, il a dĂ©montĂ© les dĂ©combres avec ses camarades dans le but d’installer une Ă©chelle entre les unitĂ©s 3 et 4 afin de pouvoir Ă©tendre les manches de travail et commencer Ă Ă©teindre les foyers de feu sur le toit endommagĂ© de la salle des machines.
Travaillant Ă la hauteur maximale, avec une tempĂ©rature hors Ă©chelle et une fumĂ©e totale, il a inspirĂ© le dĂ©partement Ă des actions courageuses. Il a portĂ© sur ses bras trois de ses camarades de l’incendie, qui ont perdu connaissance en raison de l’exposition Ă une forte dose de rayonnement.
Il est devenu Ă©vident après la tragĂ©die que son Ă©quipe avait Ă©tĂ© appelĂ©e comme un incendie ordinaire, personne n’avait de vĂŞtements de protection contre les radiations.
Vasily et ses camarades presque seulement en chemises, ont Ă©tĂ© emmenĂ©s Ă l’unitĂ© mĂ©dicale. En arrivant chez son mari Ă l’hĂ´pital, sa femme enceinte, contrairement aux persuasions des mĂ©decins a essayĂ© d’ĂŞtre avec lui.
Elle a vu dans quels tourments meurent les pompiers, comment la viande se dĂ©tache de l’os. L’opĂ©ration de greffe de moelle osseuse, dans laquelle la sĹ“ur de Vasily est devenue un donneur, n’a pas donnĂ© de rĂ©sultats, il est mort Ă Moscou le 14 mai 1986 d’une maladie aiguĂ« des radiations.
V.Ignatenko-le hĂ©ros de l’Ukraine avec la remise de l’ordre de “l’Ă©toile d’or” a reçu la distinction du prĂ©sident de l’Ukraine–la croix “pour le courage”, mais tout cela-Ă titre posthume.
Sa fille qui est nĂ©e après l’accident, ayant reçu une forte dose de rayonnement dans l’utĂ©rus de sa mère, n’a mĂŞme pas vĂ©cu une journĂ©e.
Nous nous souvenons des héros
Parmi les liquidateurs de l’incendie de Tchernobyl il y avait Ă©galement Nikolai Vashchuk-le commandant du 6e service d’incendie paramilitaire indĂ©pendant, Vladimir Tishura-le service d’incendie supĂ©rieur, et le pompier Nikolai Titenok, et bien d’autres.
Comme leurs camarades de combat ils ont donnĂ© leur vie au nom du sauvetage des autres. Ils ont Ă©teint le feu ne supposant pas qu’ils ne meurent pas des brĂ»lures causĂ©es par les langues enflammĂ©es du feu, ni de la fumĂ©e Ă©touffante et de la suie, mais d’un ennemi plus cruel-une maladie aiguĂ« des rayons.
Sa ruse est que mĂŞme après avoir survĂ©cu Ă un incendie, une personne n’a pratiquement aucune chance de survie-les radiations la brĂ»lent de l’intĂ©rieur. Les pompiers se trouvaient Ă proximitĂ© du cratère du rĂ©acteur nuclĂ©aire en explosion de la quatrième centrale de Tchernobyl.
Partout est plein de poussière radioactive, d’eau radioactive et de vapeur. La dose excessive de rayonnement qu’ils ont reçue leur a enlevĂ© la vie, laissant aux descendants le souvenir d’eux comme de vĂ©ritables hĂ©ros de leur Ă©poque.
Vashchuk, Tishura, Titenok, Ignatenko, Pravik, Kibenok-ce sont les noms de ces pompiers à qui nous devons tous notre vie. Leurs corps, même après leur mort, sont restés très radioactifs, et les pompiers ont été enterrés dans des cercueils scellés et recouverts de dalles de béton.
Une mort sauvage et douloureuse, des funĂ©railles horribles-tout cela comme une cloche symbolique rappelle Ă la gĂ©nĂ©ration future une tragĂ©die que personne n’a jamais le droit d’oublier.
Leurs noms sont appelĂ©s les rues dans les endroits oĂą ils sont nĂ©s, ont Ă©tudiĂ©. Les stèles commĂ©moratives, comme un symbole de la mĂ©moire de ceux qui ont donnĂ© leur vie pour sauver la planète des consĂ©quences de la catastrophe de Tchernobyl, se trouvent aujourd’hui dans chaque ville ukrainienne.
La mĂ©moire humaine est une chose unique. D’une part, elle perpĂ©tue les Ă©vĂ©nements et d’autre part, elle n’est pas toujours en capable de se souvenir des enseignements tirĂ©s des catastrophes technologiques.
Les leçons de Tchernobyl-devraient devenir une ligne de course quotidienne dans la tĂŞte de ceux qui essaient de construire leurs intĂ©rĂŞts au dĂ©triment des victimes se reposant dans des tombes en bĂ©ton. L’industrie nuclĂ©aire mondiale, en train d’utiliser «l’atome pacifique» Ă des fins Ă©conomiques, connaĂ®t aujourd’hui sa renaissance.
«Le prix de la question?»-Ă quelle frĂ©quence se demandent ceux qui cultivent ce processus dans le monde. Et ont-ils tous planifiĂ© pour que des tombes en bĂ©ton dans des cercueils galvanisĂ©s n’apparaissent plus sur notre planète?